En Europe la dégradation de la note souveraine française par Fitch souligne les tensions budgétaires, tandis que les taux convergent vers ceux de l’Italie. La croissance reste modeste mais positive, portée pas une résilience relative malgré un marché de l’emploi en ralentissement.
La nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre français a suscité peu de réactions sur les marchés. L’équation parlementaire demeure néanmoins incertaine : l’absence de consensus à l’Assemblée nationale pourrait compliquer l’adoption du budget.
Dans ce contexte, les rendements souverains français se sont rapprochés de ceux des BTP italiens (Buono del Tesoro Poliennale), conformément à la tendance identifiée cet été (Done Deal, 28 juillet). Il n’est pas exclu que la BCE soit interrogée sur son éventuelle capacité à soutenir la dette française, si cela devenait nécessaire, lors de la conférence de presse prévue aujourd’hui.
Enfin, l’agence américaine de notation Fitch a récemment abaissé la note souveraine de la France de AA- à A+, invoquant notamment les difficultés budgétaires et l’incertitude politique. Cette décision reflète une perception accrue du risque de dérapage des finances publiques, tout en maintenant la dette française dans la catégorie « investment grade ». Les conséquences de cette révision pourraient se traduire par une hausse du coût de financement de l’État et un élargissement potentiel des spreads, bien que la réaction immédiate des marchés ait été contenue.
Plus globalement, les taux souverains européens ont légèrement reculé, tandis que les marchés actions, y compris le CAC 40, ont prolongé la dynamique haussière initiée aux États-Unis, portée par le repli marqué des taux implicites américains après la publication de chiffres d’emploi décevants.
Au Royaume-Uni, la persistance de tensions inflationnistes, conjuguée à des déclarations prudentes de la Banque d’Angleterre, laisse entrevoir une pause monétaire jusqu’en avril, avant un possible assouplissement.
Concernant l’activité, le PIB de la zone euro est ressorti inchangé à +0,1 % au deuxième trimestre, un chiffre supérieur aux anticipations, malgré un marché de l’emploi en phase de ralentissement. Au Royaume-Uni, la disponibilité accrue de la main-d’œuvre et la décélération des salaires en août traduisent cette tendance, bien que les ventes au détail soient demeurées dynamiques durant l’été.
En Allemagne, la production manufacturière a connu une embellie en juillet, laissant entrevoir une stabilisation, même si le secteur de la construction reste fragilisé.

Matières premières Focus sur la géo-économie
(Analyse Paul Bloxham et son équipe)

1. La géo-économie comme facteur de volatilité.
Les évolutions géopolitiques et les politiques économiques sont désormais utilisées comme instruments de politique internationale, contribuant à accentuer la volatilité des marchés des matières premières. Les exemples récents incluent la guerre Russie-Ukraine, les sanctions, les droits de douane américains, les restrictions chinoises sur les terres rares, les ajustements de l’OPEP+ et les tensions au Moyen-Orient.
2. Des cycles plus courts et plus fragmentés.
Selon la Banque mondiale, les marchés des matières premières se caractérisent par une fragmentation accrue et des cycles de prix désormais deux fois plus courts qu’auparavant (deux ans au lieu de quatre). L’outil statistique COCCLES de HSBC confirme une mutation structurelle de la dynamique des prix.
3. Forts contrastes sectoriels.
L’indice global des prix masque d’importantes divergences : l’or évolue à des niveaux records, tandis que le cuivre, l’acier et l’aluminium se montrent particulièrement volatils. Le pétrole demeure sensible aux événements géopolitiques. HSBC anticipe une hausse globale des prix des matières premières de +3 % en 2025, suivie d’un recul de -2 % en 2026, avant une stabilisation en 2027.
4. Les politiques américaines en première ligne.
Les orientations de politique commerciale des États-Unis ont un impact significatif sur les marchés, les droits de douane étant utilisés comme instruments multifonctions. Les annonces récentes concernant la Russie, la Chine ou encore le Brésil ont eu des effets immédiats sur les marchés énergétiques et agricoles.
5. La Chine et la dépendance asymétrique aux terres rares.
La Chine, qui concentre 87 % de la production mondiale, utilise cette position dominante à des fins stratégiques, créant une dépendance asymétrique pour ses partenaires commerciaux.
6. Politiques chinoises et métaux.
La réduction des capacités de production d’acier et de lithium en Chine exerce une pression haussière sur les prix du lithium, tandis que le ralentissement immobilier pèse sur la demande globale de métaux.
7. Transition énergétique et marchés des métaux.
L’accélération de la transition énergétique chinoise implique une hausse de la production de charbon et un investissement massif dans le nucléaire. Parallèlement, la montée en puissance des véhicules électriques et l’électrification de l’économie transforment les marchés du cuivre, du cobalt et du lithium.
8. Pétrole et gaz : abondance malgré la volatilité.
L’OPEP+ a rapidement levé ses coupes de production, intégrant des considérations géo-économiques. Malgré les sanctions, le pétrole russe continue d’être exporté, principalement vers la Chine et l’Inde. Sur le marché du gaz, l’Europe pourrait connaître des tensions hivernales, mais l’augmentation attendue de l’offre mondiale de GNL à partir de 2026 devrait contribuer à stabiliser les prix à moyen terme.
9. Or : valeur refuge renforcée.
Les banques centrales détiennent désormais plus d’or que de bons du Trésor américain, un mouvement qui accompagne la demande de sécurité face aux incertitudes monétaires et géopolitiques.
10. Produits agricoles : marchés sous pression.
Les politiques protectionnistes et les tensions commerciales mondiales affectent directement les denrées alimentaires, dont les échanges ont fortement chuté, notamment entre la Chine et les États-Unis. La volatilité devrait demeurer élevée sous l’effet combiné du climat, du commerce et des tensions géopolitiques.

Alors que la rentrée a sonné, il est l’heure de revenir sur les principales activités juridiques et fiscales qui ont animé cet été. L’administration fiscale s’est montrée particulièrement prolifique durant cette période en mettant à jour ces commentaires sur plusieurs publications doctrinales (BOFIP : Bulletin Officiel des Finances Publiques Impôts). Nous nous attarderons tout particulièrement sur les commentaires portant sur la réforme des management packages introduit dans la loi de finances 2025. Et nous irons du côté Palais du Luxembourg avec une réponse du garde des Sceaux qui nous éclaire sur le mécanisme du cantonnement.

L’administration a publié cet été de nombreux commentaires, la plupart viennent éclairer les dispositions issues de la loi de finances pour 2025 : taxe sur les réductions de capital liées au rachat de titres, contributions exceptionnelles des grandes entreprises… Nous nous focaliserons sur ceux portant sur le nouveau régime d’imposition des management packages (nouvel art. 163 bis H du CGI). Ce nouveau régime fiscal et social s’applique « au gain net réalisé sur les titres souscrits (…) par des salariés ou des dirigeants (…) qui est acquis en contrepartie des fonctions de salarié ou de dirigeant dans la société émettrice de ces titres (…) ». Le gain se trouve par défaut qualifié de salaire et est imposé au barème progressif de l’impôt sur le revenu et soumis à une contribution salariale spéciale de 10 % (soit un taux de 59 % en ajoutant la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus). Ce nouveau régime permet de conserver une imposition du gain dans les mêmes conditions que les plus-values (taux jusqu’à 34 %) pour la part du gain qui n’excède par un seuil de performance financière de la société.
Mais ni l’article du CGI, ni le BOFIP (BOI-RSA-ES-20-60) ne définissent la notion de « en contrepartie de ». L’administration se limite à donner des pistes d’identification (atteinte de niveaux de performance, obligation au salarié ou dirigeant de respecter certaines stipulations contractuelles – clause de non-concurrence, clause d’incessibilité des titres…).
L’administration ne donne pas non plus d’indication sur l’articulation du gain en présence de différents instruments de management packages (actions n’offrant aucun effet de levier, AGA, mécanisme de « ratchet »…).
Malgré ces lacunes, le BOFIP apporte des clarifications essentielles sur de nombreux points. C’est notamment le cas concernant l’articulation de ce nouveau régime avec les opérations de sursis et de report d’imposition. L’administration précise que la part du gain imposée selon le régime des plus-values bénéficie de plein droit aux mécanismes de sursis ou de report d’imposition. Mais l’administration reste muette s’agissant des opérations de donation-cession. Pas plus de précisions sur les titres détenus au sein d’un PEA.
Ce BOFIP est en consultation publique. L’administration offre ainsi aux professionnels d’apporter leurs commentaires ou de souligner des interrogations avant la publication de la version définitive.
Cantonnement : réponse ministérielle du 21 août
Avant d’analyser la réponse ministérielle, revenons sur la notion de cantonnement (articles 1002-1 et 1094-1 du code civil et institué lors de la réforme des successions – loi du 23 juin 2006). Il s’agit d’un instrument juridique et qui permet au conjoint survivant bénéficiaire d’une donation entre époux ou à un légataire de renoncer partiellement à une partie de ses droits dans une succession. En limitant ses droits, les biens exclus par le conjoint survivant ou le légataire se retrouvent dans la succession et sont
partagés entre les autres héritiers et sans que cette limitation ne soit considérée comme une libéralité faite aux autres successibles.
L’exemple classique est celui du conjoint survivant, bénéficiaire d’une donation entre époux qui va opter pour la totalité de la succession en usufruit. Le cantonnement va lui permettre de limiter ses droits au seul usufruit portant sur la résidence principale et renonce à l’usufruit sur le reste des actifs de la succession. Les enfants se retrouvent alors nuspropriétaires de la résidence principale et pleins propriétaires des autres actifs.
Le texte de loi prévoit expressément que le cautionnement peut porter sur des biens déterminés (maisons, compte bancaire…), une part indivise (une quote-part de biens) ou ne porter que sur un droit réel tel l’usufruit ou la nue-propriété. Mais le conjoint survivant ou le légataire qui a vocation à recevoir un bien en pleine propriété, peut-il limiter ses droits à la seule nue-propriété ou à l’usufruit en modifiant la nature du droit transmis. Cette absence de précision dans la loi génère une insécurité juridique et peut conduire à des litiges successoraux. D’autant que les interprétations divergent au sein de la doctrine.
La réponse ministérielle publiée le 21 août dernier répond par l’affirmative en indiquant que cette souplesse est conforme à l’esprit du texte. Mais il s’agit simplement de la position de l’exécutif et une réponse ministérielle n’a qu’une valeur juridique faible. Il conviendra d’attendre la validation par les juges du fond et user de la faculté de cantonnement avec circonspection.

Des personnes utilisent frauduleusement le nom de HSBC Private Bank Luxembourg, de sa succursale en France et de ses salariés en promettant des retours sur investissement intéressants au travers d’un prétendu « Compte Rémunéré HSBC ». Ces tentatives d’escroquerie font référence à des conversations téléphoniques avec des soi-disant employés de la banque ainsi qu´à la protection des avoirs par le fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR)…
Pour lire la suite : Avertissement | HSBC Private Bank France

Les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, lors de la réunion de Jackson Hole, laissent entendre que la Fed envisagerait une réduction des taux. Les chiffres de l’emploi, accompagnés de révisions à la baisse significatives, semblent avoir modifié l’évaluation des risques de la Fed, passant de la lutte contre l’inflation à des préoccupations concernant la croissance. Une baisse des taux est anticipée depuis plusieurs mois, et le marché partage cette prévision.
Les flux d’investissement commencent déjà à se rediriger vers les obligations. Avec la baisse des taux directeurs, le coût d’opportunité de détenir des liquidités par rapport aux obligations va augmenter. Nous rehaussons donc notre position sur l’ensemble du marché Investment Grade mondial, car nous souhaitons profiter des rendements attractifs.
Dans cette optique, une analyse des marchés obligataires américains indique que la compensation pour l’inflation est raisonnable, que les spreads sont relativement étroits, mais que les rendements réels sont élevés, avec une courbe qui se pentifie au-delà de 5 ans. Par conséquent, nous pensons que la meilleure valeur ajustée au risque se trouve dans le crédit IG, en particulier dans la tranche de 7 à 10 ans de la courbe. Nous privilégions ces obligations par rapport à celles ayant une maturité plus courte ou de moindre qualité.
Les réductions de taux de la Fed pourraient entraîner une volatilité persistante pour le dollar, car le marché des changes est désormais principalement influencé par les variations des taux. Nous renforçons donc notre attention sur la diversification des devises.
La combinaison d’un pivot de la Fed, d’une croissance des bénéfices bien supérieure aux attentes au T2, et de l’innovation impulsée par l’IA devrait continuer à soutenir les marchés boursiers. Nous maintenons donc notre surpondération sur les actions, avec une préférence pour les États-Unis, la Chine et Singapour.
Les marchés indiens souffrent d’un manque de confiance des investisseurs étrangers. Bien que ce soit principalement un marché local, les tarifs douaniers très élevés ont affecté la confiance. Malgré les mesures prises par le gouvernement pour soutenir la croissance, et le fait que nous restions optimistes sur les actions indiennes à long terme, nous abaissons tactiquement ces dernières d’une légère surpondération à neutre.
Un moyen privilégié de viser une performance stable même dans des marchés peu porteurs.
Les produits structurés associent des caractéristiques obligataires à celles d’autres actifs financiers pour délivrer des performances optimisées selon certains scénarios de marché.
Ainsi, les produits structurés autocalls délivrent un rendement fixe attractif lorsque certaines conditions prédéfinies sont remplies. Ils peuvent être remboursés à l’échéance ou de manière anticipée, selon l’évolution des marchés.
Avec un mandat d’autocalls géré par HSBC Private Bank, vous bénéficiez :
- D’un rendement optimisé : des performances fixes potentiellement supérieures à celles des instruments obligataires traditionnels
- D’une diversification accrue : répartition des échéances, des niveaux de protection, des sous-jacents et des émetteurs pour limiter les risques de concentration
- D’une gestion active : une sélection et un suivi rigoureux afin de saisir les opportunités de marché dans le temps.
Cette stratégie peut répondre aux attentes des investisseurs recherchant à la fois une protection conditionnelle du capital et des rendements optimisés.
Elle s’adresse également aux clients souhaitant :
- Diversifier leur stratégie d’investissement au-delà des instruments obligataires
- Compléter leur exposition en produits structurés avec un portefeuille géré et diversifié