L’once d’or s’impose aujourd’hui comme l’un des actifs les plus performants depuis le début de l’année, affichant une progression historique de près de 50 % qui l’a porté au niveau record de 4 380 USD/oz fin octobre. Une progression inédite depuis 1979, l’année de la crise pétrolière.
Pourquoi un tel rebond ?
Les acteurs clés de cette ascension ne sont autres que les banques centrales. Celles-ci ont massivement augmenté leurs achats. Ce phénomène date de 2022. À l’époque, l’or représentait environ 13 % des réserves des banques centrales. Aujourd’hui, c’est plus de 22 %, soit une hausse d'environ 70 % en quatre ans. Cette accumulation d’or dans les réserves s’inscrit dans une stratégie de diversification et de couverture contre les risques géopolitiques.
Les achats des banques centrales des pays « non alignés » sont particulièrement importants. Le gel des avoirs russes en dollar à la suite de l’invasion de l’Ukraine a mis en lumière, si cela était nécessaire, la sensibilité des avoirs en dollar à la politique des États-Unis. Parallèlement, la nouvelle administration américaine crée un environnement qui rend difficilement prévisible le comportement du dollar : indépendance de la Fed, trajectoire budgétaire, relations internationales, nouvelles règles en matière de commerce mondial, volatilité des décisions politiques, les motifs d’incertitudes ne manquent pas.
Plus récemment, les investisseurs particuliers, préoccupés par ces mêmes incertitudes, cherchent également des valeurs refuge et augmentent donc leurs achats en or. Ces flux se portent particulièrement sur les nouveaux véhicules d’investissement indexés au cours de l’or qui sont pour la plupart adossés à des stocks d’or physique.
Faut-il encore acheter de l’or ?
Selon les analystes HSBC, la correction d’environ 10 % observée fin octobre ne remet pas en cause la tendance de fond. Ils ont d’ailleurs rehaussé leurs anticipations et voient un cours de l’once d’or supérieur à 5 000 USD en 2026.
- le dollar devrait, selon nos prévisionnistes, rester faible au premier semestre 2026, ce qui devrait soutenir l’or,
- la baisse des taux monétaires fait diminuer le coût d’opportunité lié à la détention d’or, un actif qui n’offre pas de rendement,
- l’augmentation des déficits budgétaires aux États-Unis et dans d’autres pays dégrade la perception des obligations d’État comme valeur refuge et stimule la demande d’or,
- les flux acheteurs des banques centrales devraient perdurer. En particulier, nous observons que les banques centrales des pays en voie de développement ont une réserve d'or inférieure (en pourcentage) que celles des pays développés. Nous pensons que les premières chercheront à tendre vers ce niveau de 22 %.
Le cours de l’or devrait donc rester soutenu dans les mois et trimestres à venir. Il présente de plus une corrélation limitée avec les indices boursiers, une caractéristique très intéressante pour construire des portefeuilles robustes. Nous restons positifs sur le métal jaune et sur les sociétés minières aurifères qui sont présentes dans la plupart de nos mandats diversifiés.
Le 14 octobre, le projet de loi de finances pour 2026 (PLF 2026) a été présenté en Conseil des ministres par le ministre de l’Économie et des Finances Roland Lescure et la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Ce projet a été établi sur des hypothèses de croissance de 0,7 % pour 2025 et 1 % pour 2026 et une inflation stable à 1,1 % pour 2025 et 1 % pour 2026, qui sont jugées optimistes mais réalistes par la Cour des comptes. Il vise une réduction du déficit public à 4,7 % du PIB (soit amélioration de 0,6 % par rapport à 2025).
Les discussions parlementaires qui se sont tenues à l’Assemblée nationale ont débouché le 21 novembre sur un rejet du PLF en première lecture. Les députés avaient pourtant profondément remanié le texte initial. L’issue des débats parlementaires après l’examen au Sénat puis le passage devant la Commission mixte paritaire (CMP) reste donc des plus incertaines. Nous vous présentons les principales mesures concernant les personnes physiques proposées dans le texte initial et les amendements qui avaient été adoptés en première lecture à l’Assemblée nationale avant le rejet du texte.
Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR)
Cette contribution créée par la loi de finances pour 2025 et qui concerne les contribuables dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 250 000 € pour un célibataire ou 500 000 € pour les contribuables soumis à une imposition commune, vise à s’assurer que le taux minimal d’imposition est de 20 % (hors prélèvements sociaux). Alors que le PLF 2026 proposait de reconduire la CDHR pour la seule année 2026, les amendements adoptés avaient apporté des modifications notables. Parmi celles-ci, on pouvait noter la pérennisation de la contribution et un alignement du revenu fiscal de référence avec celui retenu pour le calcul de la CEHR (contribution exceptionnelle sur les hauts revenus).
Taxe sur les actifs non professionnels des holdings patrimoniales
Mesure phare du PLF 2026, cette nouvelle taxe est présentée comme la seconde composante (en complément de la CDHR) pour lutter contre les optimisations par les plus fortunés. Elle a été profondément modifiée en première lecture à l’Assemblée. Dans sa version initiale, elle s’appliquerait aux sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés ayant leur siège social en France ou aux sociétés étrangères détenues par des résidents fiscaux de France et qui répondent à toutes les conditions suivantes :
- avoir une valeur vénale d’actifs supérieure ou égale à 5 millions d’euros ;
- être détenues à plus de 33,33 % (le texte modifié prévoyait une détention de plus de 50 %) directement ou indirectement par une personne physique avec son cercle familial ;
- percevoir des revenus passifs (dividendes, intérêts, produits de cession de biens qui génèrent des revenus passifs…) représentant plus de 50 % de ses produits d’exploitation et de ses produits financiers ;
- ne pas être contrôlée par une société soumise à cette taxe.
Le taux de cette taxe serait de 2 % (vs 20 % dans le texte amendé). L’assiette est la somme de trois composantes : la valeur vénale des biens meubles et des immeubles, la valeur des disponibilités et des titres, autre que les titres de participations et la somme des valeurs vénales des participations dans des sociétés qui détiennent des actifs dont la valeur est supérieure à 5 millions d’euros. Elle avait été profondément modifiée par voie d’amendement en ne portant plus que sur la valeur des biens somptuaires détenus par la société : biens affectés à l’exercice non professionnel de la chasse, (…), voitures, yachts quand ils ne sont pas affectés à une activité professionnelle, bijoux, métaux précieux, œuvres d’art, chevaux, vins et alcools et enfin, les logements mis à disposition de la personne physique contrôlant la société.
Pour les sociétés françaises, la taxe serait due au titre des exercices clos à compter du 31 décembre 2025 et acquittée par la société elle-même selon les mêmes conditions que l’impôt sur les sociétés.
Pour les sociétés dont le siège social est hors de France, le recouvrement se ferait auprès de la personne physique contrôlant la société selon les mêmes conditions que l’IR. La taxe serait due à compter des exercices clos à compter du 31 décembre 2026.
Impôt sur la fortune improductive
Un amendement avait proposé de modifier l’impôt sur la fortune immobilière en impôt sur la fortune improductive. Pour cela, l’assiette de taxation actuelle aurait été étendue aux actifs suivants :
- fonds en euros des contrats d’assurance-vie ou de capitalisation, liquidités et actifs financiers assimilés,
- actifs numériques,
- et biens meubles corporels
La résidence principale aurait bénéficié d’une exonération dans la limite d’un million d’euros. Le nouvel IFI aurait été calculé à un taux unique de 1 % appliqué sur la fraction de la valeur nette taxable du patrimoine excédant 2 millions d’euros.
Autres mesures envisagées
Parmi les très nombreux articles qui avaient été adoptés par amendements, il avait été proposé un réaménagement de l’exit-tax dans sa version antérieure à 2019 (le dégrèvement de l’impôt ne serait acquis qu’après 15 années).
Le régime d’apport cession (art. 150-0 B ter du CGI) était durci en portant de 60 % à 80 % l’obligation de réinvestissement économique et en allongeant la durée de réinvestissement de 2 à 5 ans.
Et plusieurs amendements se proposaient de durcir le pacte Dutreil. L’exonération serait restée de 75 % pour une valeur d’actifs transmise inférieure à 50 millions d’euros et réduite à 50 % au-delà et n’aurait porté que sur la seule valeur des parts et actions correspondant à la détention de biens professionnels. La durée de l’engagement individuel de conservation aurait été allongée de 4 à 6 ans. Et au moins l’un des donataires doit avoir entre 18 et 60 ans au jour de la transmission.
On retrouvait également, pêle-mêle, un amendement portant sur la revalorisation du barème de l’impôt de 1,1 %, ce qui avait été exclu par le gouvernement, divers amendements visant à faciliter l’attribution de BSPCE (bons de souscription de parts de créateur d’entreprise)…
Avec le rejet du texte en première lecture, c’est au tour des sénateurs de se pencher sur le PLF 2026. Nous continuons à suivre attentivement les débats parlementaires.
Des questions ? L’équipe d’ingénierie patrimoniale reste à votre disposition.
Les marchés financiers ont connu ces dernières semaines une succession d’annonces économiques et politiques qui ont brièvement ravivé la volatilité, sans pour autant remettre en cause le cycle haussier en cours. Nous anticipons plutôt une phase de consolidation avant un nouvel élan des actifs risqués.
L’écart de valorisation entre Mag7 et les autres actions est inférieur à sa moyenne sur 5 ans en raison des solides résultats de Mag7.
Source : Bloomberg, HSBC Private Bank au 20 octobre 2025. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Les revenus et les investissements de Gen AI sont considérables.
Source : HSBC Global Investment Research, HSBC Private Bank, au 20 octobre 2025.
Aux États-Unis, le repli du S&P 500 après six mois de progression soutenue apparaît comme une respiration technique. Les fondamentaux demeurent solides : la croissance des bénéfices s’élargit au-delà des grandes valeurs technologiques, soutenue par la productivité et les investissements dans l’intelligence artificielle et les infrastructures. La forte demande d’électricité liée à l’IA bénéficie au secteur des services publics, désormais légèrement surpondéré, tandis que l’énergie est ramenée à légère sous-pondération.
Sur le crédit, nous maintenons une approche prudente : les obligations Investment Grade conservent notre préférence pour leur rendement attractif et leur rôle de diversification. Nous réduisons les obligations High Yield à légère sous-pondération, compte tenu de la volatilité accrue et d’écarts de crédit serrés. À l’inverse, la dette émergente en devise locale est relevée à légère surpondération, soutenue par des taux réels élevés, des fondamentaux solides et une faible corrélation avec les marchés actions.
En Asie, nous relevons notre opinion sur les actions de Hong Kong à légère surpondération. Les valorisations sont attractives, les flux de capitaux en hausse, le marché immobilier se stabilise et les introductions en bourse se multiplient. Ces dynamiques s’ajoutent à un effet de richesse favorable pour la consommation et rapprochent notre position de celle, déjà positive, sur la Chine continentale.
Le volume important des introductions en bourse soutient l’activité et les valorisations du secteur financier.
Source : Bloomberg, HSBC Private Bank, au 20 octobre 2025.
Nous restons neutres sur le Japon, où le nouveau gouvernement devra concilier relance et rigueur budgétaire. Les réformes d’entreprise et la hausse des rachats d’actions continuent néanmoins de soutenir la rentabilité.
L’or et l’argent ont connu une progression impressionnante cette année.
Source : Bloomberg, HSBC Global Private Banking, au 22 octobre 2025. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Les États-Unis sont en tête de la croissance des bénéfices cette année, la dynamique se propageant ensuite à d’autres régions.
Source : Bloomberg, HSBC Global Private Banking, au 22 octobre 2025. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Enfin, nous demeurons neutres sur le dollar américain, tout en privilégiant l’euro et le dollar australien. L’or, soutenu par la demande des banques centrales et par les incertitudes géopolitiques, conserve son rôle de diversification.
Corrélation entre l’indice Bloomberg du dollar américain et l’indice MSCI World
Source : Bloomberg, HSBC Private Bank, au 22 octobre 2025. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Ainsi, nous restons positionnés pour la croissance tout en gérant prudemment les risques : privilégier la qualité, renforcer la diversification et exploiter les opportunités offertes par un cycle toujours porteur.