HSBC Global Private Banking publie son étude1 « She’s the business », qui décrypte les particularités de l’entrepreneuriat féminin, qui ne reçoit que 3% des capitaux à l’échelle mondiale, et les difficultés que rencontrent ces femmes, comme les biais inconscients, le manque de rôles modèles ou les difficultés d’accès aux réseaux.
Debbie Wosskow, cofondatrice d’AllBright et partenaire de HSBC, insiste sur le fait que : « Cette recherche montre combien il est important que les femmes se soutiennent mutuellement à l’échelle mondiale ». Elle ajoute : « Notre partenariat apporte une expertise aux jeunes entreprises dans le cadre de notre ambition commune de les aider à se développer ».
Les femmes entrepreneures face à un environnement dominé par les hommes
35% des femmes ont dû répondre à des questions sexistes lors de levées de fonds.
Qu’il s’agisse de questions portant sur la famille, la crédibilité en tant que chef d’entreprise ou la capacité à prévenir les pertes, 35% des femmes entrepreneures interrogées déclarent avoir expérimenté des biais sexistes lors du pitch devant les investisseurs (22% en France et 54% en Grande Bretagne).
Plus de la moitié des entrepreneures (58%) affirment d’ailleurs être très préoccupées par les biais sexistes lors des levées de fonds (52% en France), autant que par la préparation de leur business plan (58%) et par le manque de soutien (41%).
En 2019, les femmes font encore face au jugement des hommes.
Lors de leur pitch pour lever des fonds, 61% des entrepreneures ont, globalement, dû convaincre un jury d’investisseurs composé d’au moins la moitié d’hommes et seulement 5% ont pu pitcher devant un jury majoritairement féminin.
Devant ces préjugés qui leur nuisent, 45% des entrepreneures à l’échelle globale aimeraient des panels d’investisseurs plus mixtes. Un tiers (30%) d’elles pensent que cela permettait d’éviter des biais sexistes inconscients
Dans le monde les femmes entrepreneures lèvent moins de fonds que les hommes, mais rencontrent moins d’échecs.
Des niveaux de financement moins élevés en France...
En France, 22% des femmes seulement obtiennent plus de 60% des capitaux qu’elles escomptaient. C’est moins que les hommes français, qui collectent en moyenne plus de 60% de la somme attendue pour 41% d’entre eux. Cela s’inscrit dans la tendance globale, avec 30% des femmes dans le monde qui y parviennent contre presque 40% des hommes.
Les femmes françaises sont par ailleurs celles qui atteignent le moins leurs objectifs dans le montant du financement obtenu.
...mais des entrepreneures autant, voire plus convaincantes que les hommes.
Dans le monde, près d’une femme sur deux (50%) déclare avoir déjà échoué à lever des fonds. Une proportion inférieure aux hommes puisque près de 3 hommes sur cinq ont déjà connu ce type d’échec (58%).
En France, le taux d’échec est très inférieur à la moyenne mondiale pour l’ensemble des entrepreneurs (50%), puisqu’il s’élève à 38%. Elles rencontrent donc davantage de succès, malgré leur manque de confiance et leur peur des biais inconscients.
Malgré tout, une dynamique unique en France pour l’entrepreneuriat
Globalement, près des 2/3 (65%) des entrepreneurs, tous genres confondus, déclarent avoir connu des difficultés dans leur recherche de capitaux. Une proportion très supérieure à celle observée en France puisque seulement 35% des entrepreneurs français (29% des femmes) déclarent que la levée de fonds a constitué une barrière majeure dans le développement de leurs activités.
Qu’il s’agisse de questions portant sur la famille, la crédibilité en tant que chef d’entreprise ou la capacité à prévenir les pertes, 35% des femmes entrepreneures interrogées déclarent avoir expérimenté des biais sexistes lors du pitch devant les investisseurs.
Besoin d’expérience et manque de confiance.
40 ans : l’âge moyen de l’entrepreneure française.
Les entrepreneurs français, tous genres confondus, fondent leur entreprise relativement tard : à 41 ans en moyenne. Les françaises ont en moyenne 40 ans à la création de leur entreprise, alors que sur le plan mondial l’âge moyen s’établit à 36 ans.
Plus prudentes les entrepreneures françaises semblent sécuriser leur expérience avant de se lancer dans leur propre entreprise et sont en conséquence plus âgées: 1/5 des françaises (18%) créent ainsi leur entreprise entre 50 et 60 ans. Une proportion deux fois supérieure à la moyenne mondiale, qui place la France en tête de l’entrepreneuriat senior.
Les femmes françaises montrent une faible confiance en elles malgré leur relatif succès dans la levée de fonds.
1/5 des femmes (21%) reconnaissent se sentir «peu ou pas du tout confiantes » avant un pitch devant les investisseurs, soit le double de la moyenne mondiale, ce qui fait d’elles les entrepreneures ayant le moins confiance en elles à l’échelle globale.
30% des entrepreneures françaises pensent qu’elles auraient dû être plus confiantes avant leur passage pour pitcher. 1/5 (21%) conseilleraient d’ailleurs à de futures entrepreneures de toujours garder confiance
Ce manque de confiance se traduit notamment par le fait que les entrepreneures françaises demandent des montants nettement inférieurs à ceux réclamés par leurs collègues d’autres nationalités. Ainsi, 4% des françaises seulement osent demander un financement correspondant à une part de 60-100% de leur chiffre d’affaire (10% pour les hommes français et 20% pour les femmes à l’échelle globale)
Peu de rôles modèles et de réseaux de soutien.
10% des entrepreneures françaises confient ne pas avoir de modèle d’inspiration, ce qui est le pourcentage le plus élevé dans le monde. Cela peut être lié à une pénurie de modèles d’identification féminins que ce soit dans le domaine des affaires ou dans les autres cercles d’influence. 10% d’entre elles disent s’inspirer plutôt d’hommes.
1/3 (31%) des entrepreneures françaises interrogées confient qu’il a été difficile de trouver un mentor pour les encadrer au long de leur projet, les privant d’un soutien bienvenu.
D’ailleurs, plus d’1/3 (34%) des entrepreneures françaises ont rencontré des obstacles dans la constitution d’un réseau professionnel, ou ont trouvé cette tâche difficile. C’est dix points de plus que les hommes français.
En substance, les entrepreneures françaises aimeraient être mieux préparées : près de 25% d’entre elles conseillent aux femmes qui se lancent de bien se préparer sur l’aspect financier de leur projet. Par exemple, 11% recommandent d’approfondir son business plan et 15% suggèrent de fournir un audit financier aux investisseurs.
HSBC Global Private Banking a commandé le rapport « She’s the Business » afin d’explorer les défis auxquels sont confrontées les femmes entrepreneures.
Télécharger l'étude en anglais
Les résultats de l’étude reposent sur les réponses en ligne de 1203 répondantes et répondants vivant au Royaume-Uni, aux États-Unis, en France, en Chine, à Singapour, à Hong-Kong, en Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unies. Les genres des répondants sont également répartis avec près de 100 femmes et de 100 hommes par pays étudiés.↩
La banque privée d’HSBC s’engage en faveur de l’entrepreneuriat féminin :
Elle est membre fondateur de l’organisation The WealthiHer Network, qui œuvre pour encourager l’ouverture du monde des affaires aux femmes.
Elle a parrainé la conférence « F for Femme » organisée par Station F, le 1er octobre 2019 et qui a rassemblé 400 entrepreneures du monde entier.
Elle est partenaire du réseau AllBright et intervient lors de leurs « Pitch Day » au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, mettant son expertise et son réseau à disposition des entrepreneures. Un « pop –up » est prévu en novembre 2019, où HSBC interviendra également.