Cela a été un vrai feuilleton à l'américaine… ou à « la Trump ». Après quatre jours d'attente des résultats de plusieurs États clés pour pouvoir départager le candidat du parti républicain, Donald Trump, de celui du parti démocrate, Joe Biden, les médias ont annoncé la victoire de justesse de Joe Biden à la course à la présidence des États-Unis dimanche. À l'heure où nous écrivons cet article, le Congrès américain resterait divisé (la Chambre des Représentants resterait démocrate mais le Sénat serait républicain). Toutefois il faut noter que Donald Trump s'est engagé dans une véritable bataille judiciaire pour contester les résultats.
Qui sera le 46e Président des États-Unis ?
Tout laisse à penser que le résultat complet définitif devrait prendre plus de temps que lors de l'élection présidentielle de 2016. En effet, nous avons assisté à une forte participation (66,9 % contre 59,2 % en 2016 selon le site United States Elections Project) et de nombreux États ont été débordés par un déluge de bulletins envoyés par correspondance dû à la situation sanitaire actuelle. Donald Trump remet en question le comptage de ces voix et espère ainsi faire pression et demander un recompte de ces voix à la Cour Suprême.
La principale réaction du marché aux résultats provisoires a été un rebond des prix des bons du Trésor américain et du marché action du fait de l'absence de « vague bleue » (vague démocrate) redoutée par les marchés.
Quel impact économique peut-on attendre d'un gouvernement divisé (Mr Joe Biden à la présidence alors que le Sénat reste sous contrôle républicain) ?
À court terme, un résultat contesté ouvrirait une période d'incertitudes juridiques. Dans un tel scénario, un potentiel accord au Congrès sur un nouveau plan de relance budgétaire serait retardé, ce qui pèserait sur les perspectives économiques du pays.
À moyen terme, le plan de relance fiscale devrait être moins important qu'attendu. En effet, si les mesures additionnelles envisagées par les Démocrates allaient de 2 200 MdUSD à 3 000 MdUSD, celles des Républicains s'établissaient plutôt aux alentours de 500 MdUSD. Étant donné que tout nouveau stimulus nécessitera probablement un compromis bipartite, la taille de tout plan de relance sera, sans aucun doute, plus limitée qu'espéré en cas d'une forte représentation du parti démocrate. Compte tenu de cette limitation du plan de relance, et dans l'hypothèse où l'épidémie continuerait à progresser, la Réserve fédérale n'aurait pas d'autre choix que de desserrer encore plus les rênes monétaires.
Nous anticipons, également, deux impacts majeurs de ce partage des pouvoirs entre Républicains et Démocrates :
- L'administration démocrate souhaitait proposer un plan d'investissement, pour allouer 2 000 MdUSD de ressources à l'énergie propre et aux infrastructures au cours de son premier mandat. Les domaines d'investissement potentiels comprennent les routes, les espaces verts, la modernisation des bâtiments et les bornes de recharge pour véhicules électriques. Cependant, ces projets devraient être partiellement entravés avec cette situation bipartite.
- Joe Biden devra aussi réviser ses propositions de hausses de taxes et de durcissements des régulations dans les secteurs de la technologie et de l'énergie. Ainsi, sa proposition d'augmenter le taux légal de l'impôt sur les sociétés pourrait être abandonnée, ce qui donnera une impulsion aux bénéfices des entreprises américaines.
Quel impact peut-on attendre sur les marchés financiers ?
Dans un contexte de nouvelles mesures de soutien budgétaires et de conditions financières accommodantes, l'environnement devrait rester favorable aux actifs américains. Comme évoqué ci-dessus, les marchés devraient réagir positivement à l'absence de changement de règles sur les impôts. Nous continuons donc à surpondérer les actions et les obligations américaines en privilégiant les entreprises de qualité. La trajectoire de l'USD est moins directionnelle, et nous anticipons une consolidation autour des niveaux actuels avec un objectif vers les 1,15 contre euro en fin d'année.
Ensuite, Joe Biden a d'ores et déjà annoncé qu'il s'engageait à rejoindre l'accord de Paris sur le climat. Cela pourrait être bénéfique pour toutes les entreprises qui sont dans les énergies renouvelables et la transition énergétique.
Enfin, l'administration de Joe Biden devrait aussi avoir une approche multilatérale moins clivante que celle de son prédécesseur. On peut donc s'attendre à une normalisation des relations avec les institutions internationales et une attitude moins conflictuelle avec la Chine. Cela devrait avoir un impact positif pour les actifs des marchés émergents. De plus, l'administration de Joe Biden sera a priori moins encline à soutenir le Royaume-Uni et rend probable une position plus accommodante du gouvernement de Boris Johnson dans les négociations du Brexit.

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Mardi 24 novembre 2020 - 11.00
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Avec l'annonce du nouveau président élu, nous pensons que les marchés se concentreront de nouveau sur les fondamentaux. Nous anticipons cela en relevant notre exposition aux valeurs cycliques. Jusqu'à maintenant, nous avions gardé une faible exposition sur ces valeurs, nous l'augmentons désormais en arbitrant les secteurs industriels et matériaux au détriment des secteurs de l'énergie et des produits de consommation courante.
En Europe, nous continuons de penser que le secteur manufacturier est plus solide et plus résilient que celui de la consommation globale tant que l'épidémie de la Covid 19 pèse sur la confiance. Aux États-Unis et en Chine, la demande des ménages est soutenue, elle continuera de croître après les élections et le vote du plan de relance.
Pour autant, une plus grande exposition sur les cycliques ne veut pas dire que nous abandonnons notre préférence sur les valeurs de croissance : avec leurs bilans solides, leurs leadership, ces entreprises devraient continuer à exceller. Nous continuons de gérer les risques à court terme en maintenant une diversification avec l'or et la gestion alternative.
Notre allocation globale sectorielle devient donc plus cyclique. Cela l'est clairement aux États-Unis mais encore seulement marginalement en Europe. Au mois de juin, nous avons augmenté notre exposition aux marchés actions, en juillet nous avons initié un premier retour sur les secteurs cycliques. Cette évolution dans l'allocation se base sur notre certitude que la reprise économique est en cours avec en soutien les politiques fiscales et monétaires. Les derniers sondages d'entreprises, les publications trimestrielles et les dernières prévisions des entreprises vont dans ce sens.


- Nous augmentons notre pondération sur les secteurs matériaux de base. La demande globale et particulièrement la demande Chinoise sont fortes après le redémarrage du secteur manufacturier.
- Nous réduisons les produits de consommation courante, un secteur défensif, et aussi le secteur de l'énergie affecté par les perspectives des prix du pétrole et la poussée de la révolution verte. Les valeurs européennes de l'énergie semblent moins impactées, nous restons à neutre dans cette région.
- En Europe, nous préférons toujours le secteur manufacturier aux valeurs de la consommation. Aux États-Unis, la baisse des taux profite au marché de l'habitation individuelle et aux ventes automobiles. La confiance des consommateurs pourrait encore s'accroître après la fin du dépouillement électoral et le vote du plan de relance économique. En Asie, l'activité du e-commerce est forte, nous augmentons notre exposition sur les secteurs de la consommation.
Si la rotation sectorielle vers les cycliques se produit, cela pourrait engendrer de la volatilité à court terme et des prises de profit dans le secteur de la technologie. Pour autant nous ne pensons pas que ce phénomène perdure, le secteur de la technologie profite de tendances à long terme, nous gardons notre surexposition sur le secteur.
Avec la reprise de l'épidémie et des perspectives économiques dégradées, nous passons à neutre sur les actions françaises. Nous réduisons aussi fortement notre position sur les actions suisses en transférant l'allocation sur les marchés émergents : cela illustre notre conviction que les économies d'Asie et la Chine en particulier continuent leur rebond.
Sur les marchés de taux, dans un environnement continu de rendement faibles, nous restons investis uniquement sur la dette crédit de qualité ainsi que sur la dette émergente en devise locale pour capturer l’écart de taux avec les emprunts d'État.
Pour maintenir la diversification des classes d'actifs dans les portefeuilles, nous gardons notre exposition sur l'or en dépit du potentiel limité.
Vues au 30 octobre 2020
Les données sont présentées à titre d’illustration seulement et peuvent être soumises à des modifications.
Sources : Bloomberg au 30/10/2020

Yan Taw Boon, Managing Director, est directeur de la recherche (Asie) et gestionnaire de portefeuille pour les portefeuilles thématiques de recherche de Neuberger Berman dont les Véhicules Autonomes, la « Next Generation Connectivity » et la « Next Generation Mobility ».
Comment définiriez-vous la 5G et en quoi s’agit-il d’une vraie avancée technologique ?
La 5G est la technologie sans fil de cinquième génération, un élément clé qui permettra une nouvelle vague d’innovations et d’applications qui transformeront l'économie mondiale et notre vie quotidienne, notamment l’IA, la robotique, les voitures connectées et l'Internet des Objets (IoT).
Les principales différences entre la 5G et la 4G sont les suivantes :
- Tout est connecté : permet de connecter 100x plus d’appareils et de connecter au réseau beaucoup plus d’appareils (« Internet of things »)
- Haute vitesse : atteindre des vitesses maximales jusqu'à 100 fois celles du 4G
- Faible latence : temps de réponse de <0,001s, permettant des applications critiques telles que la conduite autonome et la chirurgie à distance qui ne peuvent se permettre aucun retard de connectivité.
Quelle va être l'impact économique du déploiement de cette nouvelle génération de connexion mobile ?
La 5G est une opportunité de grande envergure et d'une ampleur considérable. On estime que la 5G permettra de générer 13,2 billions de dollars d'opportunités économiques d'ici à 2035 et de créer 22,3 millions d'emplois. Elle va transformer un large éventail d'industries avec des services connectés, et permettra également d'importantes opportunités économiques au cours de la prochaine décennie. De nombreux pays considèrent la 5G comme un atout stratégique et accélèrent le développement de la technologie 5G.
Quel est le calendrier de mise en place de cette nouvelle technologie et en quoi le contexte actuel favorise-t-il cette solution ?
L'augmentation du travail à distance et de l'éducation en ligne dans le contexte de la pandémie de coronavirus a fait progresser le besoin de technologies 5G. Nous avons également vu la technologie 5G déployée par les gouvernements et les hôpitaux dans la lutte contre la pandémie, par exemple pour la surveillance à distance des patients. L'année 2020 marque l'accélération de nombreux projets liés à la 5G. Nous en sommes au début de la phase I de déploiement, qui consiste à élargir le réseau public 5G. La phase II de l'expansion de la 5G viendra probablement après 2025, en s'étendant aux entreprises privées. La 5G est une tendance irrépressible qui entraînera d'énormes possibilités d'investissement. Compte tenu de la longueur du cycle, nous pensons que le rapport risque/rendement est très intéressant, car nous prévoyons une accélération de la croissance des bénéfices de nos principales participations à mesure que la 5G se développera.
Quelles sont les principales opportunités d'investissement dans l'univers 5G ?
Nous nous concentrons sur les principaux facilitateurs et bénéficiaires de la 5G et de l'Internet des Objets – (1) infrastructure de réseau, (2) dispositifs Internet des Objets et (3) services et applications.
- Infrastructure de réseau : nous prévoyons que la demande d'équipements de test et de mesure pour la R&D des réseaux 5G, ainsi que de semi-conducteurs et d'autres composants pour les équipements de réseau, augmentera considérablement.
- Dispositifs Internet des Objets : le nombre de dispositifs va considérablement augmenter dans le monde de la 5G, créant une demande accrue de capteurs, de composants de radiofréquence et de logiciels permettant l'Internet des Objets et ses applications. Le smartphone 5G en sera à ses débuts. La Chine a déjà lancé le smartphone 5G, qui représente aujourd'hui plus de 20 % des ventes de smartphones.
- Services et applications : la 5G donnera naissance à un large éventail de fournisseurs de services qui prendront en charge le flux de données plus rapide et plus volumineux.
Il faut noter que les possibilités d'investissement dans l'espace 5G évoluent au fil du temps. Dans la phase initiale du déploiement de la 5G, les entreprises de cette catégorie d'investissement seront plus exposées aux infrastructures de réseaux et de données et verront leurs bénéfices augmenter. Dans le même temps, au cours de la dernière phase de développement de la 5G, l'exposition aux fournisseurs de services sera plus importante, car les revenus des fournisseurs de services et d'applications décolleront avec la prolifération de la 5G.
Quels sont les principaux risques associés au thème ?
Il faut noter la présence de risques géopolitiques. La « démondialisation » due aux tensions commerciales a donné plus de possibilités d'investissement. Nous assistons à une accélération du développement et du déploiement de la technologie 5G en raison de la course entre les États-Unis et la Chine. Alors que certains s'inquiètent de l'impact de l'interdiction de Huawei sur la 5G, nous pensons que cela ouvre de nouvelles perspectives de croissance grâce à l'émergence d'une chaîne d'approvisionnement technologique plus diversifiée à mesure que l'Asie développe ses technologies.
Je pense qu'un autre risque, mais à un horizon beaucoup plus lointain, réside dans la fin du cycle 5G. Chaque thème d'investissement aura son cycle et nous ne sommes qu'au tout début du déploiement de cette nouvelle technologie. Lorsque la 6G arrivera, il y aura de nouvelles opportunités qui sont aujourd'hui difficiles à envisager. L'univers d'investissement ne cesse de s'étendre. Nous observons beaucoup plus de nouvelles applications au cours des six à douze derniers mois, comme la surveillance à distance des patients. Nous sommes constamment à la recherche d'opportunités qui évoluent et sont pertinentes, non seulement pour le présent, mais aussi pour l'avenir.