À la suite des dernières statistiques, HSBC a revu ses attentes sur l'évolution de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE).
Pour ces deux banques centrales, nous prévoyons maintenant des hausses de taux de 0,25 % pour les trois prochaines réunions, au lieu d'une seule hausse de 0,25 % prévue en juin précédemment.
Nous attendons désormais un pic de 4 % en septembre pour le taux de la facilité de dépôt de la BCE (contre 3,50 % précédemment) et de 5,25 % pour le taux « Bank Rate » de la BoE (contre 4,75 % précédemment).
Ces changements de vue sont dus à des indicateurs qui ont souligné le caractère persistant des pressions inflationnistes en Europe. L'indice des prix à la consommation d'avril au Royaume-Uni a en particulier nettement surpris à la hausse.
Certes, l'inflation britannique a reculé en avril, passant de 10,1 % en mars à 8,7 % sur un an grâce aux effets de base sur les prix de l'énergie, mais nettement moins qu’anticipé (8,2 %). Cela a notamment reflété une hausse inattendue de l'inflation sous-jacente (6,8 % sur un an, après 6,2 % en mars et contre 6,2 % anticipé).
De façon plus générale, les composantes de prix des PMI de mai ont indiqué que les pressions inflationnistes restaient soutenues dans les services, dans un contexte où les tensions salariales perdurent.
Certes, ces dernières semblent encore plus fortes aux États-Unis, même si elles ont commencé à se modérer depuis quelques mois. Néanmoins la productivité a été particulièrement faible en Europe au cours de la période récente, ce qui a été moins le cas aux États-Unis.

Dans ce cadre, la hausse des coûts salariaux unitaires a été particulièrement rapide au Royaume-Uni, de l'ordre de 7 % contre 5 % pour la zone euro et de 4 % pour les États-Unis.
Pour la BCE, il existe des risques qui pourraient aboutir à une pause des hausses de taux plus précoce que ce que nous attendons. On peut mentionner notamment les signes déjà visibles de resserrement sur le crédit et les délais importants de transmission de la politique monétaire aux conditions économiques. La forte dépendance du financement des entreprises au crédit bancaire est également un facteur qui induit un risque de resserrement excessif.
Côté États-Unis, nous tablons toujours sur une dernière hausse de taux de 0,25 % de la Fed en juin, avec un risque non négligeable que le Federal Open Market Committee (FOMC) opte pour un statu quo lors de cette réunion.
De plus la Fed doit également prendre en compte les incertitudes liées aux banques américaines et aux négociations sur le relèvement du plafond de la dette. Un accord sur ce dernier point serait bien sûr une bonne nouvelle pour les marchés mais il induirait probablement une politique budgétaire plus restrictive, via un plafonnement des dépenses discrétionnaires.
Les États-Unis ont atteint leur plafond d'endettement à 31,4 billions $ en janvier 2023, conduisant le Département du Trésor à prendre des « mesures extraordinaires » pour continuer à financer les dépenses publiques. À moins d'un rehaussement du plafond de la dette, les États-Unis ne peuvent plus émettre de dette, ce qui conduira le pays à faire défaut sur leurs obligations. Cela pourrait avoir de graves conséquences pour l'économie et les marchés financiers américains et internationaux. Actuellement, des discussions sont en cours au sein du gouvernement américain afin de veiller à ce qu'un défaut ne se produise pas.
Trois résultats étaient possibles.
Premièrement, un accord est conclu et le plafond de la dette est relevé. Cela serait positif tant pour les marchés obligataires que pour les actions dans la mesure où les marchés américains se négocieraient à nouveau sur la base de leurs fondamentaux.
Deuxièmement, un projet de loi est adopté pour suspendre le plafond de la dette afin de donner aux législateurs et à la Maison Blanche plus de temps pour parvenir à un accord. Cela maintiendrait l'incertitude et la volatilité élevées sur les marchés obligataires et actions américains.
Troisièmement, et c'est le scénario le moins probable, c'est celui où aucun accord n'est trouvé et où les États-Unis font officiellement défaut sur leur dette. Cela modifierait la perception du taux sans risque, les bons du Trésor américain et les marchés du crédit se négocieraient manifestement différemment, mais en tant que marché le plus grand et le plus liquide au monde, cela pourrait offrir une certaine sécurité aux investisseurs. Les marchés des obligations d'entreprises pourraient en bénéficier dans la mesure où les investisseurs obligataires cherchent à assainir leurs bilans. Comme en 2011, l'aversion au risque entraînerait une correction importante des actions pendant une courte période.
L’actualité financière se concentre beaucoup sur les aspects négatifs et les risques qui l’entourent, tels que le plafond de la dette américaine, les craintes de récession, les turbulences bancaires et les défis géopolitiques.
Pourtant, les marchés actions se sont redressés depuis le début de l’année et les portefeuilles diversifiés ont déjà retracé plus de la moitié de leurs pertes de 2022.
À trop se concentrer sur les risques et conserver trop de liquidités, certains investisseurs pourraient passer à côté d’opportunités. Nous pensons que l'Asie en est une, tant à court terme qu'à plus long terme. En allant vers l'Est, nous optons pour une croissance plus dynamique et des rendements plus élevés.

Dans notre Lettre financière publiée en mars, nous abordions la nouvelle obligation déclarative mise à la charge des propriétaires de bien immobilier à usage d’habitation. Aucun décret d’application n’avait été publié jusqu’alors. Le gouvernement a depuis pu rectifier cette anomalie. En parallèle, l’administration a apporté plusieurs précisions sur la déclaration des locaux d’habitation. Voici les principales précisons.
Pour la première fois cette année, les propriétaires de locaux d’habitation doivent déclarer les conditions d’occupation de ces biens (loi de finances pour 2020 du 28 décembre 2019). Cette déclaration va permettre à l’administration de mettre en place la nouvelle « taxe d’habitation sur les résidences secondaires et autres logements non affectés à l’habitation principale » (THRS) et la taxe sur les logements vacants.
La déclaration doit être réalisée au plus tard le 30 juin.
Le décret d’application et les commentaires de l’administration sont venus préciser les informations qui doivent être fournies. Le décret a été publié le 28 avril 2023 tandis que l’administration mettait à jour sa foire aux questions.
Personnes concernées
Pour les locaux dont le propriétaire se réserve la jouissance, la nature de l’occupation à déclarer pourrait être en résidence principale, résidence secondaire ou logement vacant.
Quand le bien est occupé par un tiers, il convient d’identifier l’occupant en précisant s’il s’agit d’une personne physique ; le nom, prénom, date et lieu de naissance ou une personne morale en indiquant la forme juridique, la dénomination et le numéro Siren.

Vente du bien
L’obligation de déclaration incombe au propriétaire du bien mais une incertitude existait dans le cas de la vente du bien en cours d’année. L’administration est venue préciser la notion de personne concernée.
Si le contribuable a réalisé une opération immobilière récemment, la liste des biens peut ne pas tenir compte de ce changement. Il est en effet nécessaire que l’acte rédigé par le notaire soit publié auprès des services de la publicité foncière pour être pris en compte.
Pour un bien vendu avant le 1er janvier, la déclaration incombe au nouveau propriétaire. Et dans l’hypothèse où le bien ne serait pas visible dans l’espace « gérer mes biens immobiliers », le nouveau propriétaire doit contacter l’administration pour effectuer la déclaration.
Si le bien a été vendu après le 1er janvier, c’est à l’ancien propriétaire de faire la déclaration. Celui-ci n’ayant pas forcément connaissance de l’usage et du nom de l’occupant au moment de la déclaration, il doit indiquer les éléments en se plaçant au jour de la vente. Si le bien était sa résidence principale ou une résidence secondaire, il convient d’indiquer bien vacant. Si le bien a été vendu occupé (un locataire qui reste en place), le vendeur porte les informations sur l’occupant au jour de la vente.
Cas particuliers
L’administration rappelle que cette obligation concerne tous les propriétaires de logement même si celui-ci réside en EHPAD. Dans cette situation, l’ancienne résidence principale doit être déclarée en résidence secondaire si elle n’a pas été donnée en location et bénéficiera de l’exonération de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. La déclaration est faite par le propriétaire ou son représentant légal.
Pour les logements occupés de manière illégale (squat, locataire qui refuse de quitter le logement…), le propriétaire doit indiquer l’identité de l’occupant s’il le connaît en déclarant le logement occupé à titre gratuit. Et si l’identité des occupants est inconnue, le logement doit être déclaré en tant que logement vacant et le propriétaire doit contacter les services de la DGFIP.

Dans le cas d’un bail commercial de souslocation (résidences étudiantes, résidences séniors…) consenti à une société de gestion immobilière, même si le propriétaire ne connaît pas l’identité des occupants, l’obligation déclarative reste à sa charge. Il lui appartient donc de se rapprocher de la société gestionnaire pour obtenir tous les éléments. Celle-ci ne peut s’opposer à fournir les éléments relatifs aux locataires.
Pour les biens en viager, c’est au redevable de la taxe foncière de déclarer l’occupation.
Enfin, dans l’hypothèse d’un état descriptif du bien erroné et si le contribuable a fait une demande de rectification, la déclaration d’occupation doit tout de même être déposée avant le 1er juillet.
Toutes les demandes à la DGFIP peuvent être faites par le service de messagerie sécurisée de l’espace personnel du contribuable en choisissant le thème « J'ai une question sur le descriptif de mon bien immobilier ».
Le sentiment des marchés internationaux est resté fragile, les négociations autour du plafond de la dette aux États-Unis et les récentes turbulences concernant les banques américaines ont alimenté les inquiétudes.

Globalement, nous maintenons notre biais modérément risqué car nous pensons qu'aucun de ces risques ne sera à l'origine d'une crise systémique. De plus, nous pensons que les taux directeurs dans les pays développés sont proches de leurs pics et les bénéfices des entreprises résistent relativement bien. Les actions chinoises ont fait preuve de volatilité, les statistiques manufacturières ayant été mitigées, mais nous constatons que les services et la consommation continuent de bien se comporter. C'est pourquoi nous maintenons notre surpondération de la Chine et de l'Asie émergente et poursuivons notre diversification en relevant notre vue sur l’Inde. La dynamique cyclique indienne bénéficie de la demande intérieure, et les investisseurs internationaux s’intéressent de plus en plus à l’activité importante du secteur technologique.
Les marchés ont suivi avec grand intérêt l'évolution de la situation à Washington autour des négociations sur le plafond de la dette. Les investisseurs n’ont pas voulu intégrer pleinement le risque de défaut car il est considéré comme un événement à faible probabilité. Par conséquent, les marchés actions ont relativement bien résisté, la volatilité des actions est restée malgré tout faible et le dollar américain s'est même raffermi.
L’attitude générale des investisseurs s'améliore quelque peu. Nous le percevons à travers plusieurs indicateurs de confiance récemment publiés, sondages auprès des consommateurs, des entreprises et des investisseurs. Le pic de hausse sur les taux directeurs des pays développés, la réouverture de la Chine et la résistance des bénéfices des entreprises sont selon nous les principales raisons de cette amélioration. Les placements dans les marchés sont toujours en retard. Nous pensons que les investisseurs vont progressivement continuer à renforcer leur exposition aux actions, ce qui conditionne notre position neutre sur les marchés actions à l’échelle mondiale.
La performance du marché actions chinois a été erratique en raison de statistiques contrastées. L'activité manufacturière est affectée par le ralentissement observé en Europe et plus globalement par celui des échanges avec les pays développés, mais nous constatons que les services se comportent très bien et nous restons très optimistes à l'égard de la consommation, thème principal de notre surpondération des actions chinoises.
Nous voulons élargir notre exposition à l'Asie, qui comprend déjà les marchés d'Indonésie et de Hong Kong à côté de la Chine continentale. L'Inde fait désormais l'objet d'un vif intérêt de la part des investisseurs, en partie en raison de l'annonce récente selon laquelle la population indienne a dépassé celle de la Chine. La reprise de l'activité dans le secteur technologique mondial et sa performance boursière aident clairement l'Inde. La Banque centrale indienne a maintenu son taux directeur à 6,5 % en avril, le ralentissement de l'inflation pourrait conduire à une baisse de 0,25 % début 2024. Nous sommes désormais optimistes à l'égard de ces trois grandes économies asiatiques que sont l’Indonésie, la Chine et l’Inde.
L'Asie reste pour nous une conviction majeure et c'est l'une des principales raisons pour laquelle nous avons un positionnement globalement positif. En effet, c'est en partie à cause de la reprise asiatique que nous pensons que l'économie mondiale ne devrait pas entrer en récession.
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La performance des actions françaises a été soutenue au cours de l’année 2023. Le CAC 40 a ainsi progressé de +14,2 % au 6 juin après une baisse de -9,5 % en 2022. Ce rebond peut sembler paradoxal compte tenu d’un contexte politique et social mouvementé au premier semestre avec l’adoption du projet de loi de réforme des retraites, des inquiétudes autour de la hausse des taux et de la persistance de l’inflation.
L’indice phare des actions françaises a connu un début d’année très encourageant, devenant même la locomotive des grands indices actions internationaux. Le CAC 40 dépasse l’ensemble des indices européens et même internationaux et a atteint son niveau le plus élevé à 7,577 points le 21 avril dernier. Le CAC 40 dépasse même son record historique, effaçant la guerre en Ukraine, la hausse des taux d'intérêt et la crise bancaire.

Comment expliquer ce paradoxe alors que la croissance reste relativement faible et l’environnement économique affecté par le ralentissement de l’activité et la hausse des taux ?
Ce parcours peut s’expliquer par les facteurs suivants :
- Une certaine résilience de l’activité économique et des résultats des grandes entreprises
- L’exposition internationale de l’indice
- Le poids du secteur du luxe
Une économie qui résiste à la hausse des taux
Le PIB français a progressé de +0,2 % en glissement trimestriel au premier trimestre, grâce à une forte contribution du commerce net (+0,6 pt) alimentée par des exportations solides et des importations plus faibles. Toutefois, la demande intérieure a été faible, la consommation restant atone en raison d'une inflation élevée et de l'investissement entravé par la hausse des taux d'intérêt.
Les enquêtes de conjoncture indiquent un bon début pour le deuxième trimestre, mais le resserrement des conditions de crédit devrait peser davantage sur la croissance du PIB au cours des prochains mois.
Mi-2023, la hausse des prix à la consommation en France en glissement annuel pourrait légèrement s'atténuer (prévision de +5,4 % en juin) en raison d'effets de base sur les produits pétroliers. Les prix des produits alimentaires devraient rester soutenus, même si un ralentissement pourrait se produire avec les renégociations commerciales annoncées à la fin du printemps. La contribution des prix des services à l'inflation globale devrait augmenter légèrement.
Dans l'ensemble, la croissance en France au deuxième trimestre devrait rester modérée (+0,2 %, comme au premier trimestre). Les prévisions de croissance pour 2023 devraient s'établir à +0,4 % puis progresser à +0,9 % l’année prochaine malgré la hausse des taux courts à 3,25 % et bientôt à 4,0 % selon nos économistes.
Dans le cas de l’économie française et du CAC 40, il est vrai qu'il y a eu des cas où le pays a été confronté à des turbulences politiques alors que le marché boursier s'est bien comporté. L’indice boursier va être principalement influencé par la profitabilité des sociétés le composant et peut connaître de belles performances même avec une économie en hausse modérée.
Des résultats d’entreprise résilients récompensés par la Bourse
La performance du CAC 40 s’explique par la bonne santé des entreprises le composant. Ainsi, les entreprises françaises du CAC 40 ont dégagé 140 milliards d’euros de bénéfices cumulés en 2022. Les chiffres d’affaires cumulés 1,700 milliard d’euros, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente.
Dans ces secteurs respectifs, TotalEnergies affiche un résultat de 19,5 milliards d'euros, LVMH 14,1 milliards et BNP 10,2 milliards. En tout, les entreprises du CAC 40 ont distribué 80,1 milliards d'euros à leurs actionnaires : 23,7 milliards via des rachats d'actions et 56,4 milliards sous forme de dividendes.
Performances du CAC 40 vs CAC 40 sans les "KHOL" (Kering, Hermes, l'Oréal, LVMH)
Ces résultats s’expliquent par un fort « pricing power » des grandes entreprises françaises. Grâce à la qualité et à la différenciation de leurs produits, de nombreuses sociétés ont été capables d’augmenter leurs prix de vente sans perdre leurs clients. Elles ont pu bénéficier de l’essor lié à la réouverture des économies après la crise Covid et limiter l’impact de l’inflation sur leurs résultats.
Une valorisation en soutien
Le marché français ne s’échange que 12 fois les résultats attendus pour l’année 2023 et reste par conséquent à des niveaux relativement attractifs. La valorisation du marché français et de nombreux marchés européens reste inférieure à celle des marchés internationaux. Un certain rattrapage s’est effectué par rapport aux marchés américains par exemple ; ce mouvement explique également le beau parcours du CAC 40 au cours des dernières semaines. Le CAC 40 ne s’échangeait que 10 fois les bénéfices attendus en septembre dernier et on a assisté à un essor des multiples de valorisation.
Un rebond significatif du luxe grâce à la réouverture de la Chine.
L’élément le plus crucial dans le rally du CAC en 2023 réside dans le dynamisme des valeurs du luxe. Ce secteur a pris une place sans précédent dans l'indice boursier français.
En ce qui concerne l'exposition aux valeurs du luxe, le poids du secteur a été multiplié par près de 2,5x en dix ans, passant de 10,2 % fin 2012 à 25,1 % en mai 2023. Cette évolution est largement influencée par le numéro un mondial de ce secteur : LVMH représente désormais 13 % de l'indice, contre à peine 5 % une décennie auparavant.

De son côté, L'Oréal s'établit à 5,99 % (3,7 % en 2012) et Kering à 2,39 % (1,5 % en 2012). Hermès, qui n'a rejoint le CAC 40 qu'en 2018, pèse déjà 3,7 %, contre 1,2 % il y a un peu plus de quatre ans.
La capitalisation totale des quatre « khol » s'élève à 950 milliards d'euros, ce qui porterait leur poids à 38 % du CAC 40 si Euronext ne conservait pas le critère de la capitalisation flottante pour construire son indice. À « seulement » 25 %, la représentation du luxe n'est pas si loin de celle du GAFAM dans le S&P 500 (20 %) et très loin de leur poids dans le Nasdaq (38 %).
La réouverture de la Chine explique ce succès du secteur du luxe. Selon une étude de Morgan Stanley, la Chine est désormais « le marché le plus important » pour les entreprises européennes du luxe, avec environ deux tiers des dépenses personnelles des consommateurs chinois se déroulant à l'étranger. Les prix de ces produits de luxe peuvent être jusqu'à 30 % inférieurs en Europe à ceux proposés en Chine. LVMH a progressé de près de 20 % depuis le début de l’année, et Hermès de 30,6 %. La contribution des quatre grandes valeurs est significative et représente le tiers de la progression du CAC 40 en 2023. Le CAC 40 ne serait alors en hausse que de 8,6 % au 6 juin 2023 si on excluait ces quatre valeurs de la composition de l’indice, soit une contribution de +5,6 %.
Une sous-pondération aux secteurs moins dynamiques en Bourse
Si les valeurs du luxe ont beaucoup progressé ces dix dernières années, les valeurs financières et industrielles affichent une forte baisse de leur poids dans l'indice CAC 40. La performance du secteur bancaire a été affectée par la crise des banques régionales aux États-Unis et par les inquiétudes liées au rachat de Credit Suisse. La contre-performance des valeurs bancaires n’a que modérément affecté le CAC 40 qui n’est exposé qu’à hauteur de 6 % dans ce secteur.
En conclusion, le dynamisme de l’indice parisien s’explique à la fois par le dynamisme et la résilience des grandes entreprises françaises et également par des facteurs techniques tels que la pondération sectorielle élevée en faveur du luxe. Cette concentration pourrait s’avérer moins positive si l’économie internationale montrait des signes de ralentissement. Nous conservons un biais positif en faveur de la Chine et des pays asiatiques qui bénéficient d’un contexte de réouverture. Le dynamisme des marchés émergents devrait aider le marché parisien à continuer sur sa lancée compte tenu de son exposition aux exportations internationales. Les entreprises du CAC 40 réalisent ainsi 57 % de leurs ventes en Europe, 15 % aux États-Unis et 23 % dans les pays émergents et 5 % dans le reste du monde.
Vues au 31 mai 2023. Les données sont présentées à titre d’illustration seulement et peuvent être soumises à des modifications.
Source : Bloomberg
